Sète une surprise

Publié le par usdv

«On a rien fait d'extraordinaire. Le mieux ce serait qu'on nous oublie loooongtemps», prévient d'emblée Philippe Salvan, l'entraîneur de Sète, quatrième en Pro A après - tout de même - cinq victoires consécutives. Certes, l'Arago n'a pas affronté de cadors dans cette série, ce qu'il va faire lors des deux prochaines journées, contre Paris et à Poitiers. Mais cela n'enlève rien à l'ambition de son technicien, international aux 250 capes en équipe de France. «On ne veut pas être un pourvoyeur, affirme-t-il. Quand je vois que parmi les Parisiens de l'an dernier, il y avait Vadeleux, Redwitz, Castard, Rivera, que des joueurs qui ont été à Sète, je me demande : pourquoi n'a-t-on pas été champions ?»

«Philippe Salvan, vous craigniez un excès de confiance avant d'aller chez le dernier, Saint-Brieuc, ce week-end. La victoire 3-0 a dû vous rassurer.
Les joueurs ont été réceptifs au discours. On avait la possibilité de continuer sur notre lancée ou de tout gâcher en se voyant trop beaux. La clé, c'était eux. Ils ont gagné en gardant les pieds sur terre, ce qui nous permet d'arriver sur les gros matches avec beaucoup de points.

Ces cinq victoires consécutives rehaussent-elles vos ambitions pour les deux «gros» matches à venir ?
De toute façon l'objectif c'est six points, et sans forfanterie. Trois points contre Poitiers sont à mon avis aussi importants que trois points contre Saint-Brieuc. Je suis toujours entré sur le terrain en me demandant pourquoi l'adversaire nous battrait. Si avant le match on se dit que c'est cool si on prend un point, c'est ridicule. Si on joue au maximum et que l'équipe en face nous bat en étant meilleure, alors bravo. Mais pour nous l'objectif reste le même : obtenir le plus de points possibles pour terminer dans les huit premiers et participer aux play-offs.

Au delà des résultats, comment sentez-vous votre équipe ?
Confiante ! On s'est prouvé qu'on peut sortir de situations difficiles. Le tournant, c'est quand on a gagné le derby contre Montpellier après avoir été mené deux sets à zéro. Cette saison, on a gagné des sets compliqués et au fur et à mesure, on arrive à gommer nos défauts. Pris un par un, les joueurs ne sont pas des manches et il est plus facile d'expliquer à un joueur "là, tu aurais dû faire ceci ou cela" après une victoire. Après une défaite, les joueurs ont tendance à se justifier.

Sentez-vous encore une marge de progression ?
Au niveau statistique, on est l'une des équipes les plus faibles au contre. On sert bien normalement et le contre doit en être facilité, mais on arrive pas encore à le concrétiser. Je pense qu'on peut encore grapiller trois points par set. C'est énorme. Cela permet d'éviter des ballons litigieux en fin de manche.

A titre individuel, quelles sont vos satisfactions ?
C'est délicat. Très sincèrement, on commence à gagner de la bonne manière en jouant ensemble. Je mets la pression sur les centraux. Le pointu est de plus en plus performant. Le passeur et la réception sont bien, comme l'an dernier. Je ne veux pas sortir un nom.

Aucune surprise malgré tout ?
... On avait gardé l'Australien David Ferguson pour être le troisième central, en complément, parce que c'est un très bon serveur. Sauf que Tommy Senger s'est blessé et Ferguson a pris sa place dans le six de base en étant très bon. Il m'a un peu surpris. Les autres sont au niveau qu'on attendait. Je défie pourtant quiconque d'avoir une équipe aussi jeune, avec quatre joueurs de moins de 23 ans.

Au final, avec votre riche passé d'international, n'êtes-vous pas plus ambitieux que vos joueurs ?
J'ai envie de rassurer tout le monde : nous sommes tous ambitieux... En début de saison, j'ai été agacé de lire qu'un joueur - je peux le dire, c'est Edouard Rolandwson - avait déclaré qu'il allait passer deux, trois ans à l'Arago pour aller après dans des gros clubs et gagner. Je l'ai attrapé et je lui ai dit : si tu es à Sète, alors gagne avec Sète. Vous n'aurez pas besoin d'aller ailleurs si vous êtes les meilleurs. On ne veut pas être un pourvoyeur. Quand je vois que parmi les Parisiens de l'an dernier, il y avait Castard, Redwitz, Rivera, Vadeleux, que des joueurs qui ont été à Sète, je me demande : pourquoi n'a-t-on pas été champions ?»

Publié dans ffvb

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